Samedi 27 février - Le Moucherotte

Comme des copains de Paris arrivent à la maison à 13 heures pour déjeuner, juste avant de reprendre la route après une semaine passée à l'Alpe d'Huez, il est impératif que nous soyons à Vizille pour les recevoir. Nous n'avons pas le choix, ce sera une petite randonnée au programme de la matinée.
Donc dès 8 heures nous démarrons de Vizille direction Saint Nizier. Et à 8 heures 45 nous attaquons l'ascension du Moucherotte à partir du parking en face du centre aéré de la ville de Fontaine, sur la route de Lans en Vercors.
Quelques randonneurs nous ont déjà précédés. La pluie de ces derniers jours a fait fondre la neige dans le pré et le froid de la nuit a rendu cette neige très dure à la limite gelée.

Si la partie dans le pré se fait facilement, malgré l'état de la neige, la portion suivante dans la forêt devient plus difficile. A la limite par endroit, les couteaux seraient presque utiles.

Anne-Marie en bave sur la fin de cette portion dérapant tant et plus. Au bout d'une vingtaine de minutes nous arrivons sur un chemin moins abrupt. Le moment de souffler un petit peu et de boire un coup.

Même si la neige est de plus en plus glacée par endroit et que le vent s'invite par moment, il est maintenant plus facile de progresser. En effet la pente est plus régulière et large. Nous pouvons enfin profiter, avec en prime une vue sur le Mont Blanc magnifique, même si une légère brume l'enveloppe.

Malgré le soleil, Philippe a remis l'anorak.

A 10 heures nous sommes déjà au refuge du Moucherotte. Finalement notre allure n'a pas été si mal, même si Anne-Marie déplore d'être doublé par quelques randonneurs, dont un en raquettes et un autre à ski entrain de courir : une vraie fusée.

Pour une fois, pour accéder au sommet, nous optons par le chemin sur le côté gauche. C'est la bonne option, car c'est beaucoup plus doux et en plus cela permet d'avoir une vue à couper le souffle. Avec Grenoble en fond de vallée et toutes les montagnes dont encore le Mont Blanc.

Il est 10 heures 15 quand nous atteignons le sommet.

Finalement 1 heure 30 d'efforts, pas si mal que cela au vu du départ. Nous enlevons les peaux, nous nous restaurons un peu, contemplons le paysage et repartons rapidement car les bourrasques de vent ne donnent pas envie de rester plus longtemps.

Nous entamons la descente avec pas mal de craintes. En effet tout au long de la montée nous n'avons cessé d'évoluer sur une neige dure, voir gelée et par endroit croûtée.
Les premiers virages difficiles confirment cette crainte. Mais finalement une crainte de courte durée. En effet rapidement, même si effectivement la neige est gelée, nous la domptons bien. Nous arrivons même à nous faire plaisir et à effectuer une super descente que nous entrecoupons de quelques pauses car la fatigue nous gagne.
La dernière portion dans le pré d'arrivée sera moins sympa. La neige dure et les nombreuses traces de ski, de raquettes et de luges rendent les virages périlleux.

A 10 heures 45 nous sommes déjà à la voiture. Nous sommes largement dans les temps, notre timing est parfaitement respecté. Bravo !!!
2 petites heures de ballade mais importante pour le moral.
En tout les cas, un peu avant midi nous sommes de retour à la maison. Comme quoi même avec peu de temps on peut bien s'oxygéner ...

Jeudi 25 février 2010 - La Croix Chamrousse par le Lac Achard

Ce matin en consultant la météo nous nous apercevons que nous pouvons compter sur une petite fenêtre de 3 à 4 heures avant que le mauvais temps s'installe à nouveau. La voiture est aussitôt chargée et nous filons rapidement à Chamrousse. L'objectif : en profiter pour se bouger car demain il fait de nouveau mauvais, et comme nous n'avons pas trop le temps nous optons pour une sortie pas trop longue et surtout pas trop dangereuse. En effet il y a des risques d'avalanche en raison des chutes de neige de la veille et d'un certain redoux. Ce sera donc la Croix de Chamrousse par le lac Achard.
A 9 heures 45, après avoir chercher un petit peu le chemin de départ, nous attaquons notre randonnée pas très loin du télésiège de Bachat Bouloud. Le temps semble être avec nous, le soleil nous souhaite la bienvenue.

Nous suivons les panneaux (avec une marmotte) indiquant le chemin pour les raquettes et la direction du lac Achard. Un chemin pas très loin des pistes de ski serpentant entre les arbres de la forêt. Une légère couche de neige l'a recouvert, le rendant par endroit peu marqué.

La longue montée douce du chemin est entrecoupée par de petites descentes bien sympathiques.

Déjà, Philippe doit faire la trace

A 10 heures 40 nous apercevons le lac Achard, encore quelques mètres et nous y sommes.

Le lac est bien entendu recouvert d'une épaisse couche de neige. Au fond, la Croix de Chamrousse nous attend, mais le ciel commence à changer.

Après avoir fait une petite pause afin de se restaurer, nous prenons la direction du col de l'infernet. L'épaisseur de la neige fraîche est maintenant conséquente, une bonne vingtaine de centimètres ont recouvert les traces. Le commencement de la galère pour Philippe. Et pour tout arranger, nous avons droit à quelques petites coulées. Heureusement la pente n'est pas très importante donc pas de risque.

Les derniers mètres sous le col sont difficiles mais un rayon de soleil nous rend notre ascension moins pénible. En plus nous avons la chance d'être seuls au monde ... que du plaisir dans ce paysage blanc.

Anne-Marie arrivant au col à 11 heures 15.
Après le col, il faut encore et toujours faire la trace. Et pour rendre encore plus c....te la montée nous avons droit à un jour blanc. Du coup par instant, nous perdons le chemin initial et sommes obligés d'en tracer un autre.

Nouvelle petite pause, Anne-Marie ayant une légère fringale.

Lors d'une des pertes du chemin, nous nous retrouvons juste au dessus d'une petite barre rocheuse. Du coup nous sommes obligés d'effectuer une petite descente assez raide dans la poudreuse. Sympa ...

En arrivant vers le col de la botte, que nous laissons sur notre droite afin de récupérer les pistes de ski au dessus des lacs Robert, nous appercevons en contre bas une vingtaine de randonneurs en raquette. Nous nous sentons moins seuls, mais toujours obligés de faire la trace.
A 12 heures la galère se termine. Du moins la bavante et comme on aime cela !!!
Dix minutes plustard, une fois avoir remonté sous le télésiège des lacs Robert, nous sommes à la Croix de Chamrousse. Nous enlevons les peaux et les rangeons rapidement. On ne va pas traîner, car il commence à neiger. La météo ne s'est pas trompée.
A midi et demi nous sommes à la voiture. La neige a laissé place à la pluie. C'était le temps de rentrer.
Une petite ballade de 2 heures 45 fort sympathique, certes que 550 mètres de dénivelé positif mais vu le temps que l'on avait ...

Lundi 22 février - Grand Van

Après avoir accompagné Marion et Nina à la gare et avoir subit les bouchons Grenoblois, nous arrivons à Casserousse juste avant 11 heures. Philippe est légèrement grippé et Anne-Marie n'est pas très en forme. Ce n'est pas la grande forme, mais ce sont les vacances et ils annoncent le retour du mauvais temps à partir de mardi. Donc il faut en profiter.
Comme nous sommes un petit peu " barjot ", d'où la Mamie Barjot pour différencier les grands mères de Nina, nous avons décidé de tenter l'ascension des " Vans ".
A 11 heures, nous chaussons et attaquons par le bas des pistes de Casserousse (1420 m). Il fait beau, la neige semble bonne et la température est clémente.

Après une demi heure de montée nous quittons enfin les pistes pour prendre le chemin en direction du lac des Pourettes. Au début c'est un chemin tranquille à travers la forêt, puis un raidillon se présente à nous.

Après cette première portion et 45 minutes d'efforts, nous devons négocier une descente avec quelques virages serrés. Philippe se régale et l'avale en moins de deux. Par contre Anne-Marie au bas se fait piéger et finit la tête la première dans la poudreuse.

Après cet incident nous continuons notre chemin. Le lac des Pourettes est atteint au bout d'une heure. Difficile de l'apercevoir vraiment tant il y a de la neige. En tout les cas l'endroit est magnifique et ça doit être sympa de venir y passer un petit moment en été.

Après le lac nous avons droit à un nouveau petit raidillon. Une fois avalé, nous apercevons la brèche Nord surplombant les lacs Robert.

Avant d'atteindre la brèche, une longue pente toute blanche s'offre à nous.

Dans cette longue portion, Anne-Marie traine les pieds et prend bien du retard et râle intérieurement sur ce paparrazi qui lui vole des photos de tête des sales jours.

Philippe au-dessous de la brèche fait une petite pause en attendant.

Petit réconfort et petit ravitaillement. Déjà 1 heure 20 que nous sommes partis.
Après la pause il faut bien repartir. Finalement la brèche va être happée rapidement. Le vent a beaucoup soufflé ces derniers temps et cela se voit.

Anne-Marie dans les derniers mètres de la brèche avec au fond la vallée du Grésivaudan et Grenoble.

Il est 12 heures 45, la brèche (2050 m) est enfin passée ... maintenant il faut maintenant rejoindre " Les Vans " qui se trouvent là-bas au fond !!!

Après la brèche nous rejoignons les Lacs Robert (1998 m) par une petite traversée en légère descente. Nous avons gardé les peaux afin de ne pas perdre de temps. C'est la bonne option.

Une fois les lacs rejoints et après avoir retrouvé un instant la civilisation avec les vacanciers skiant sur la piste du télésiège des lacs Robert nous prenons la direction du col de la Lessive (2100 m).

Au bout de 2 heures 10 de randonnée nous arrivons au col. Anne-Marie a toujours l'impression de traîner sa carcasse, d'avoir des chamalows à la place des muscles et s'applique à une seule chose : ne prendre aucun risque, rester vigilante pour ne pas se faire mal. Le panneau nous indique la direction des Vans et 1 heure d'ascension. Malgré la méforme, nous attaquons la montée. On ne renonce pas pour si peu.

Nous attaquons par une pente relativement pentue. Par endroit la neige est dure, rendant l'accroche difficile. Anne-Marie s'emploie dans ses virages à ne pas glisser.

Difficile de renoncer d'ailleurs quand de si beau paysages nous invitent à les rejoindre.

Depuis le col de la Lessive, un couple de randonneurs nous précède. Cela tombe bien, ils nous font la trace, du moins nous montrent le chemin à prendre, car en terme de trace pas besoin de vraiment en faire car la neige est relativement dure. Par contre de temps en temps nous avons le droit à quelques petites coulées. Mais heureusement rien de dangereux.

Cette ascension est en trois parties. Les deux premières sont deux pentes successives assez raides entrecoupées par un passage relativement plat mais en devers. Quant à la troisième partie, c'est une longue pente douce.
Anne-Marie, décidément pas dans un bon jour, dérape deux ou trois fois, provoquant chez elle un peu d'agacement : m ..., p.., b... de m... accompagné une fois par terre par des coups de bâtons dans la neige (cf les sportifs malheureux des JO. La comparaison s'arrête là). D'autant plus que dans le devers quelques dizaines de mètres en-dessous une jeune randonneuse stroumpfette au bonnet blanc se balade en tee-shirt, sans gants, faisant sa trace, à l'aise, écoeurante.

Sur notre droite, nous apercevons le sommet du " Petit Van ". La jeune randonneuse s'y trouve.
Anne-Marie dans les derniers mètres avant le sommet.

Il est 14 heures 15 quand nous arrivons enfin au sommet (2448 m). Le vent souffle par petites rafales. Pas évident d'enlever les peaux et de les ranger.

Alors nous ne restons qu'une dizaine de minutes au sommet à admirer le paysage et nous commençons la descente avec appréhension. En effet la neige nous a semblé être un petit peu croûtée par endroits. Alors attention aux virages.

Finalement la neige n'est pas si mauvaise que cela. La descente se passe bien et nous prenons énormément de plaisir. Certes les cuisses brulent et Anne-Marie, comme toujours, a besoin de quelques arrêts pour calmer le feu. Ce qui ne nous empêche pas de rattraper puis doubler nos deux compagnons d'ascension.

A 14 heures 45 nous terminons la descente et en profitons pour une halte au col de la Lessive afin de nous restaurer, mais également pour remettre les peaux en vue de rejoindre le col de la Botte. Nous apprécions ce petit repos que nous aurions aimé prolonger un peu, mais des rafales de vent nous obligent à quitter les lieux.

La remontée vers le col de la Botte se fait à flanc de colline, tout en devers, mais la trace est bien faite. Le vent continue de nous gifler et il semble être chez lui ici, comme en témoigne les nombreuses congères que nous rencontrons.

Le col de la Botte est vite rejoint, il est 15 heures 10.
Nous rejoignons les pistes de Chamrousse, celles du télésiège des lacs Robert à la Croix de Chamrousse.
A 15 heures 30, nous sommes à la Croix (2250 m). Nous enlevons rapidement les peaux et ne nous attardons pas car il ne fait pas vraiment bon ici. Le vent nous glace.
Immédiatement nous attaquons la descente en empruntant le couloir de Casserousse. Un vrai régal. La neige est excellente et en plus il y a peu de monde. Une descente vite avalée, puisqu'à 15 heures 45 nous sommes déjà au parking.
Anne-Marie pour ses derniers virages.
4 heures 45 de ballade et 1230 m de dénivelé positif. Certes nous sommes bien fatigués mais bien contents de nous être bottés les fesses.
Que c'est bon de se faire MAL ...